Vaccins: des accusations peu solides contre l’aluminium

Entre 2014 et 2016, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a financé un projet de recherche visant à explorer les effets potentiels des adjuvants à base d’aluminium dans les vaccins. Ces composés, ajoutés aux vaccins dans le but de déclencher une réaction immunitaire, sont suspectés depuis 1998 d’être neurotoxiques. Dans son édition du vendredi 22 septembre, Le Parisien a révélé un «rapport sérieux et inédit, bouclé en mars mais jamais rendu public (par l’ANSM)». Selon le quotidien, ce rapport «pointe des risques à cause de l’aluminium dans les vaccins.»
En réalité, ce «rapport» est un avis rendu en juin 2017 par le conseil scientifique de l’Agence au sujet des études réalisées dans le cadre de ce projet. Contactée par Le Figaro, l’Agence sanitaire a rappelé que «les avis du conseil scientifique sont consultatifs et à destination de la direction générale de l’ANSM. Ils ne sont pas publiés sur le site de l’Agence». Quelques heures plus tard, les documents ont finalement été mis en ligne par l’ANSM, qui assure dans un communiqué : «les vaccins contenant de l’aluminium sont sûrs». Que nous apprennent les documents rendus publics?
Les 9 membres du Conseil scientifique ainsi que 3 experts extérieurs indépendants ont examiné les résultats de quatre études menées sous la direction du Pr Romain Gherardi, chef du service de pathologies neuromusculaires à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil. Parmi ces études, trois consistaient à évaluer la persistance et la toxicité de l’adjuvant aluminique chez des souris. Les chercheurs ont injecté différentes doses d’aluminium à des rongeurs par voie intramusculaire, mode d’injection privilégié de la grande majorité des vaccins inactivés.
Ils ont alors constaté que seules les doses les plus faibles (200 microgrammes par kilo) avaient des effets neurotoxiques (augmentation de la quantité d’aluminium dans le cerveau, diminution de la locomotion). Autre résultat: le déplacement tardif de l’aluminium du muscle vers d’autres organes. En effet, 9 mois après l’avoir injecté, les chercheurs ont découvert que l’aluminium se trouvait dans les ganglions et la rate des rongeurs.