Aluminium dans les déodorants : une étude relance le débat

Une étude autrichienne accuse l’aluminium, présents dans certains anti-transpirants, de favoriser le développement du cancer du sein. Une conclusion loin de faire consensus parmi la communauté scientifique.

Une récente étude autrichienne - publiée en juin 2017 dans la revue EBioMedicine - vient relancer un véritable «serpent de mer»: le débat sur les dangers pour la santé des sels d’aluminium présents dans certains 

anti-transpirants. Les chercheurs de l’université d’Innsbruck ont comparé 209 femmes souffrant d’un cancer du sein et 209 femmes en bonne santé. Selon eux, l’utilisation d’un anti-transpirant contenant de 

l’aluminium - plusieurs fois par jour - sur des aisselles rasées et depuis un âge inférieur à 30 ans, doublerait le risque de cancer du sein. «Quand on rase les aisselles, cela provoque des lésions sur la peau et 

l’aluminium peut pénétrer plus facilement», analyse Romain Gherardi, professeur de médecine à l’hôpital Henri Mondor de Créteil, neuropathologiste et auteur de l’ouvrage «Toxic Story».

En 2016, une étude suisse avait fait grand bruit en établissant un lien entre les sels d’aluminium présents dans les anti-transpirants et le développement du cancer du sein. Deux chercheurs, le professeur André-Pascal 

Sappino et le docteur Stefano Mandriota, avaient mis en contact des cellules mammaires de souris avec des sels d’aluminium. Quelques mois plus tard, ces cellules avaient été injectées à des souris. «Chez toutes, on a 

constaté le développement de tumeurs à des degrés divers, mais parfois très agressives, formant des métastases», expliquaient alors les deux chercheurs. Même si leurs conclusions étaient basées sur un modèle animal, 

les deux scientifiques invoquaient le principe de précaution pour l’homme.


An Austrian study accuses aluminum, present in some antiperspirants, of promoting the development of breast cancer. A conclusion far from reaching consensus among the scientific community.


A recent Austrian study - published in June 2017 in the journal EBioMedicine - revives a real "sea snake": the debate on the health hazards of aluminum salts present in some
antiperspirants. Researchers at the University of Innsbruck compared 209 women with breast cancer and 209 healthy women. According to them, the use of an antiperspirant containing
aluminum - several times a day - on shaved armpits and since age less than 30 years, would double the risk of breast cancer. "When we shave the armpits, it causes lesions on the skin and
aluminum can penetrate more easily ", analyzes Romain Gherardi, professor of medicine at the Henri Mondor Hospital in Créteil, neuropathologist and author of the book" Toxic Story ".
In 2016, a Swiss study made a big splash by linking aluminum salts in antiperspirants to the development of breast cancer. Two researchers, Professor André-Pascal
Sappino and Dr. Stefano Mandriota had placed mouse breast cells in contact with aluminum salts. A few months later, these cells had been injected into mice. "In all, we have
found the development of tumors to varying degrees, but sometimes very aggressive, forming metastases, "explained the two researchers. Even if their conclusions were based on an animal model,
both scientists invoked the precautionary principle for humans.